Didier Retière aborde la Coupe du Monde
Avant de s’envoler pour la Nouvelle-Zélande pour y disputer la Coupe du Monde de rugby (du 9 septembre au 23 octobre 2011), Didier Retière nous a livré ses impressions. Ancien joueur du Stade Dijonnais (de 1993 à 1999), également passé par le Racing Club de France, le PUC et le Creusot, il a joué pas moins de 6 saisons en première Division (Groupe A), et autant en deuxième. En tant que talonneur, Didier Retière a pu se frotter à l’élite du rugby français avec Dijon. Actuellement en charge des avants du XV de France, il forme avec Émile N’Tamack et Marc Lièvremont la triplette d’entraîneurs des Bleus.

DIJON-SPORTnews : Didier, comment s’est passée la préparation du XV de France ?
Didier Retière : Pas trop mal. Le meilleur indicateur est toujours le comportement de l’équipe dans les matchs (ndlr : deux victoires contre l’Irlande), et par rapport à ce qu’on attendait dans l’implication, l’investissement et la progression chez les joueurs, on est plutôt satisfait.
DSn : Les choix ont été durs ?
DR : On avait pris des joueurs sur leur potentiel, sachant que certains étaient blessés au moment de la sélection. Mais on a pris des garanties pour le groupe en prenant des suppléants (ndlr : Servat, Barcella et Domingo étaient blessés notamment).
DSn : Avant de partir pour la Nouvelle-Zélande, comment sens-tu l’équipe ?
DR : Plutôt bien, on sent qu’il y a une bonne cohésion. Mais on est un peu entre deux sentiments, puisqu’on est entre la fin de la préparation et le début de la compétition, donc c’est un peu spécial à vivre.
DSn : Quels sont les objectifs de la France ?
DR : De faire la meilleure Coupe du Monde possible, et réussir ce serait la gagner !

DSn : En rugby le mental est primordial. Les All Blacks, avec ce qui s’est passé chez eux en début d’année (ndlr : en février 2011 il y a eu un séisme dévastateur en Nouvelle-Zélande, notamment la ville de Christchurch qui a été durement touchée), auront un surplus de motivation . Ils seront imbattables ?
DR : C’est sûr que ça contribuera à leur motivation. De plus, la Nouvelle-Zélande est un petit pays de seulement 4 millions d’habitants, donc les joueurs All Blacks ont forcément de la famille ou des amis qui ont été touchés par la catastrophe. Mais il y a une telle pression, un tel engouement… La Coupe du Monde chez eux, c’est une affaire nationale ! Peut-être pas l’affaire du siècle mais pas loin.
DSn : Si l’on se projette un peu, en quart de finale, la France devrait rencontrer l’Argentine, l’Écosse ou l’Angleterre ! Pour quelle équipe signes-tu ?
DR : Je signe pour les quarts de finale déjà ! Après de toute façon, si on veut aller au bout, il faut battre tout le monde donc peu importe. On prendra ce qu’il y aura. Je crois qu’il ne faut pas faire trop de plan. L’idée c’est de surpasser le niveau de tout le monde.
DSn : Selon toi, quels sont les favoris ?
DR : La Nouvelle-Zélande, forcément, et l’Australie. Les Australiens sont en progrès depuis deux-trois ans. C’est une équipe compliquée à jouer (ndlr : l’Australie a battu les All Blacks au mois d’août et gagné les Tri Nations 2011). Donc les All Blacks et les Wallabies sont mes favoris.

DSn : L’Afrique du Sud paraît un peu en retrait…
DR : Il faut se méfier car ce sont souvent les équipes qui ont eu des parcours un peu chaotiques qui passent en Coupe du Monde. Les Sud-Africains, on sait très bien ce qu’ils vont faire. Ils vont mettre beaucoup de combat. Mais c’est une équipe qui peut jouer les trouble-fête. Ils seront en n°3 dans les favoris. C’est une compétition qui est hyper dure, c’est difficile de sortir des favoris comme ça.
DSn : Sur quoi la différence se fera-t-elle lors de cette Coupe du Monde selon toi ?
DR : Je pense que ça se jouera beaucoup sur la combativité. Ça va être une Coupe du Monde très très dure en terme de combat…
DSn : Si aujourd’hui je te donne un billet de 100 euros à miser, sur quelle équipe tu paries ?
DR : Si je veux gagner des sous, je mise sur nous ! On n’est pas favori mais je pense qu’on peut vraiment brouiller les cartes…
En contrat avec la Fédération Française de Rugby jusqu’en juin 2012, Didier Retière et le staff de l’équipe de France seront remplacés par Philippe Saint-André à l’issue de cette Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande. Avant cela, l’ex-joueur du Stade Dijonnais entame avec le XV de France le plus gros challenge qui existe sur la planète rugby. Les Bleus ne partent pas favoris mais semblent prêts pour cette compétition. Réponse le 23 octobre prochain, au plus tard.