Suite et fin du Norseman Xtreme Triathlon 2012
Nicolas Grégoire, coach de course à pied du Dijon Triathlon, a participé au mois d’août au Norseman Xtreme Triathlon (voir l’article de présentation), un des triathlons les plus difficiles au monde. DIJON-SPORTnews.fr vous propose de découvrir la fin de son aventure avec un second récit sur la suite et la fin de cette épreuve…
Voir le début de l’aventure de Nicolas Grégoire…
Au début, le circuit passe par l’ancienne route qui est désormais une piste cyclable, avec des parties très étroites et parfois de bons pourcentages. Au sommet déjà 1300m de dénivelé (sur les 3300 au total) d’avalés rien que sur cette première ascension. Le parcours change alors complètement de décor jusqu’au kilomètre 90. Il s’agit d’un grand plateau désertique avec de longs faux-plats montants ou descendants, très roulants.

Des cols en série…
Du km 90 au km 140, quatre “petits” cols se succèdent les uns aux autres sans passage de plat. Les trois premiers cols font 3 à 5km de long avec des pourcentages de 6 à 7% grand maximum et les descentes sont très rapides. Le paysage est complètement différent, plus boisé. Au km 140, c’est la dernière ascension : 7 km de montée avec des pourcentages un peu plus forts. Le parcours débouche sur un nouveau plateau désertique avec 10km de faux-plats, c’est l’entré dans la région du télémark. Il reste alors 30km de descente au début, très rapide et très technique, puis ensuite très roulante, mais il faut pédaler sans arrêt (avec un petit vent de face.. et beaucoup de pluie).
Ça c’est le programme de Nicolas
Pendant ce temps, l’accompagnant Yves assure les ravitaillements (croque-monsieur et autre victuailles…). A la fin du parcours, Yves s’est pris pour Sébastien Loeb pour rejoindre la 2ème transition et préparer les affaires de course à pied, la fin du parcours cycliste étant de la descente, les voitures ne vont guère plus vite que les vélos. “Malheureusement en vélo, je savais que je n’avais pas pu faire tout le foncier souhaité…” analyse Nicolas. “Donc j’ai choisi d’opter pour la prudence et de gérer mon effort, surtout lors de la première bosse ! Un grand merci à Yves et à sa famille qui m’ont préparé de succulents ‘croque-monsieur’ pour me donner un peu de courage dans les dernières bosses, sous la pluie…”
Le deuxième parc (transition vélo/course) est sur une plage naturelle en herbe au bord d’un lac magnifique. Yves aide Nicolas à s’habiller pour le marathon et récupère le vélo puis la voiture pour le suivre.
Le marathon…
Maintenant place au marathon avec bien sûr 42,195km mais surtout avec 1500m de dénivelé positif placé sur les 17 derniers kilomètres, un trail pour résumer ! Le marathon démarre par 25km de ‘plat’ ou plus exactement de légers faux-plats mais qui se passent sans problème en courant. Les 17 premiers kilomètres sont au bord du lac avec un paysage superbe, puis les 8km suivants sont faits de lignes droites interminables exposées au vent de face. Au km 25, se trouve le premier ravito proposé par l’organisation, quelques tranches de saucisson, des bonbons, de l’eau et de la boisson énergétique. L’arrivée, le sommet, se voit déjà…

Puis la route s’élève, une route de montagne avec ses lacets, comme à l’Alpe d’Huez, et cela pendant 12km. Le pourcentage est d’environ 10%, régulier et il faut être très costaud pour courir. Au km 32, c’est le deuxième ravitaillement (identique au premier). C’est à ce km 32 que ce situe le cut-off des 160 premiers concurrents. Pour limiter l’accès à la montagne, et toujours pour des raisons de sécurité, l’organisation limite l’accès au sommet aux 160 premiers concurrents arrivés à ce kilométrage. En effet, seul, fatigué, cette partie finale peut s’avérer assez dangereuse.
Les concurrents arrêtés au niveau de la station de ski du Gaustablikk, située en contrebas du sommet, auront un t-shirt blanc de finisher, ceux qui auront la chance de gravir jusqu’au sommet auront un t-shirt noir de finisher, le fameux “black t-shirt”. Encore 5km de route, pour atteindre le km 37, kilomètre où la voiture suiveuse qui a ravitaillé le concurrent pendant tout le marathon ne peut pas aller plus loin. C’est là que la course commence aussi pour Yves…
L’arrivée
5 km de trail pur et dur dans les cailloux et dans une pente parfois bien raide. Ces 5 derniers km doivent obligatoirement s’effectuer ensemble, avec chacun un sac à dos contenant, vivres, boissons, vêtements chauds, GSM. Les conditions météo sont excellentes pour cette montée finale mais le temps pouvant changer très vite en montagne, ces précautions sont importantes. Les organisateurs, très portés sur la sécurité, ont bien sûr vérifié le contenu des sacs pour s’assurer que Nicolas et Yves avaient bien le matériel obligatoire. Le sommet se rapproche très lentement et après de gros efforts, c’est l’arrivée !

La ligne d’arrivée est très simple, pas de sono, pas de chichi, juste un tapis de chrono et 3 bénévoles pour enregistrer les temps, donner une couverture bien chaude et un bol d’une délicieuse soupe à la tomate. A part cette soupe (1 seul bol par personne), il n’y a pas d’autre ravitaillement de prévu, sauf pour ceux qui ont pensé à amener un peu d’argent car il y a une petite cafétéria, juchée à ce sommet, qui fait d’excellentes gaufres à la confiture !
“Black finisher”
Ça y est, Nicolas est devenu un “black finisher”, un véritable Norseman ! Il est 119ème avec un temps de 15h01mn38s.
“Partant en 150ème position, il ne fallait pas que je m’endorme sous peine de ne pas pouvoir accéder au fameux Gaustatoppen et au ‘Black T-shirt’… J’ai réussi à garder un bon rythme durant les 25 premiers km, rattrapant une dizaine de concurrents. Les 17 derniers km au profil uniquement ascendant se sont bien passés aussi. Et encore merci à Yves pour le soutien logistique et moral. Au final, une arrivée tout en haut !!! C’est magique… Super content d’avoir fini cette fabuleuse course en 15h01 et avec mon pote !”
Attention, même si la ligne est franchie, l’épreuve n’est pas terminée pour autant. Nicolas redescendra à travers la montagne via un antique funiculaire, mais Yves devra descendre… avec ses jambes ! Une fois de retour sur la route, il faut encore rejoindre sa base arrière pour la nuit. Et Nicolas de conclure : “C’est vraiment une course incroyable et atypique, de par sa dureté et ses paysages. Il faut être norvégien pour inventer ça (rire). En tout cas, je suis vraiment content et fier aussi d’avoir pu dompter ‘Le Norseman’ !”