2 avril 2023

Le Norseman Xtreme Triathlon côté suiveur…

Le 5 août dernier, un Dijonnais, entraîneur de course au Dijon Triathlon, a réalisé un des plus dur ironman au monde : le Norseman Xtreme Triathlon (Norvège). Si Nicolas Grégoire est devenu un “black finisher” (voir notre article), un véritable Norseman, il faut associer à cette réussite son compagnon de galère Yves Nuffer.

Pour rappel, le Norseman Xtreme Triathlon est un ironman particulier (voir l’article de présentation). Comme c’est une course en ligne qui part d’un point pour arriver à un autre 226 km plus loin, il faut que le coureur soit accompagné pour être ravitaillé pendant les trajets vélo et course à pied. Un véhicule accompagnant est donc obligatoire. De plus, l’assistant doit obligatoirement accompagner à pied le concurrent dans les 5 derniers kilomètres du marathon qui constituent la partie finale de la montée vers l’arrivée. C’est son copain Yves, malheureux au tirage, qui a assuré ce rôle, un rôle très important et qui n’a pas été de tout repos…

Nicolas Grégoire n’aurait pas pu aller au sommet du Gaustatoppen sans l’aide de son ami Yves Nuffer.

Le Norseman vu par Yves

“2h15 du matin, il faut se lever. On évite de réveiller la famille et on déjeune un petit peu. Entrée au parc vers 3h15 pour poser le vélo et préparer ‘Nicoach’ (ndlr: surnom de Nicolas, coach au Dijon Triathlon). 3h45, je laisse partir mon p’tit Nico sur le ferry, la larme à l’œil (rires). Il est 5h49 quand Kevin Thornton (Irlandais) sort de l’eau en premier, Nico devrait sortir après environ 1h05 – 1h10 de nage. Banco, il sort en 1h06. Belle natation, il est content. Petit changement très long car Nico tient à être super présentable sur le vélo…”

“C’est parti pour 180 bornes !”

“Je récupère ma combinaison (et oui une partie de moi-même a participé à la course…) et je file au camping-car récupérer toute la famille qui m’attend. En route pour 8 heures de ‘balade’ à travers la Norvège, avec de superbes paysages et à la recherche de zone de parking assez larges pour garer le camping-car. On est beaucoup à chercher des zones de parking et surtout sans gêner la circulation. Si nous ne sommes pas bien garés, Nico est disqualifié donc ACHTUNG !!!!”

“Nico est tranquille et gère sa course. Il prend le temps de s’arrêter et manger même si  la pluie a fait son apparition. Il n’arrête pas de manger et ne boit pas beaucoup. En bon père de famille, je l’incite donc à boire. Par contre ‘papa’ (moi-même) ne mange pas beaucoup pendant ce temps-là car entre la conduite avec des arrêts (tous les 5 à 10 km) et les encouragements, je n’ai pas beaucoup de temps. Plus tard, je vais le payer cher…”

Yves doit veiller sur son ami Nicolas durant les 180km de vélo qui traversent les magnifiques paysages norvégiens.

147ème à l’issue du vélo

“Arrivée à T2 à vitesse grand V (avec un camping-car, c’est du sport). Hé oui la fin du parcours étant de la descente les voitures ne vont guère plus vite que les vélos et Nico est juste derrière. J’ai juste le temps de me garer et de courir au parc, qu’il arrive déjà. Nico prend son temps et se  ‘cache’ pour se changer pour ne pas choquer les Norvégiens. Il repart à pied et je vais me renseigner sur sa position. Il a perdu pas mal de places en vélo et il est passé en 147ème position à la sortie du parc. Il faut le booster pour qu’il ne perde plus de place car seuls les 160 premiers peuvent monter au sommet et avoir le fameux  ‘black t-shirt’ du Norseman.”

“Sur les 25 premiers km du marathon, on assure les ravitos tous les 2 km avec coca, babybel, pringles, emmental norvégien, banane, energy barres, eau, encore mieux que sur Ironman. Arrivé au 25ème km, on attaque les choses sérieuses. Nico a couru comme un chef et a déjà rattrapé du monde et notamment 2 Frenchies. Il fait chaud pour la montée. Il va falloir garer le camping-car cela va être très problématique car il s’agit d’une route de montagne classique, avec des lacets en épingle à cheveux. On anticipe les ravitaillements en chargeant Nico de boissons et de barres au cas où. Au km 32,5 le parking accompagnateurs est saturé. Après avoir réussi à garer le camping-car, je redescends chercher Nico et lui remets du rythme, il s’était un peu affaibli. Je prends le sac à dos de Nico et le mien pour la montée au Gaustatoppen et nous partons ensemble jusqu’à la ligne fatidique du black tee-shirt situé au km 37,5.”

En route vers le ‘Black T-shirt’

“Nico arrive à courir par moments quand la pente s’atténue, la rage est là et on aperçoit la ligne d’arrivée tout en haut, au loin. Arrivée cut-off ! C’est officiel, Nico a le droit de continuer. Il aura le black t-shirt à condition d’arriver au refuge. Il a droit à une standing ovation des bénévoles en norvégien. On savoure l’instant. Nico à la banane. Il se sent des ailes, on monte en prenant le temps de faire des photos et de scruter le paysage.”

“Nous marchons sur un lit de cailloux sur les 4,5km qu’il nous reste à parcourir (ma cheville tient le choc). Pour ma part, dure, dure la montée sans entraînement et en ayant mangé qu’un croque-monsieur sur la journée.  A 300m de la ligne, je suis obligé de m’arrêter pour prendre un gel. Un truc de dingue, c’est celui qui a fait le plus d’efforts qui est le moins fatigué…”

Nicolas et Yves sont heureux d’avoir terminé le Norseman Xtreme Triathlon 2012 en équipe !

Au sommet du Gaustatoppen

“Enfin, nous arrivons en haut main dans la main et l’esprit du devoir accompli. On prend quelques photos car le brouillard prend le dessus sur le soleil. Après un petit changement de sac et une petite collation, je commence la descente à pied (et oui, les ‘supports’ doivent redescendre à pied et non par le funiculaire réservé aux concurrents). Il commence à pleuvoir et après 10 minutes de descente, je suis seul au milieu du brouillard et la grêle commence à tomber sur le Gausta. On se sent bien seul dans le froid et sous les coups des grêlons.”

“Après 10 minutes de cette fichue grêle qui m’a glacé, j’aperçois un groupe de Norvégiens un peu plus bas, j’accélère pour me raccrocher à eux et finir ensemble la descente. On a sympathisé et ils ont accepté de me redescendre en voiture au km 32,5 où est garé notre camping-car. Avant de rentrer, nous passons à l’arrivée du téléphérique pour récupérer une compétitrice norvégienne mais elle n’est pas là. Par contre, j’aperçois mon Nico qui n’a pas trouvé de voiture pour redescendre. Du coup nous nous faisons ramener tous les 2 au camping-car où la  smala nous attend. Il est 22 heures et la journée touche à sa fin…”

“Heureux d’être allé au bout et d’aller se coucher. GOOD JOB NICO !”

4 thoughts on “Le Norseman Xtreme Triathlon côté suiveur…

  1. Bonjour,

    Merci pour se petit reportage sympa (on en redemande ,j’adore) et je n’aurai qu’un seul mot je suis ” Admiratif ” Félicitations à vous deux !

    amicalement

  2. Bonjour

    J’ai découvert cette épreuve magnifique par hasard à la télé et j’en suis restée époustouflée!

    Un GRAND BRAVO à Nicolas et à toute son équipe, ainsi qu’à tous ceux qui sont arrivés au bout, qu’ils aient eu le black tee shirt ou le white (après la 160 places au pied de la dernière montée).

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