P Gaillard “on avait fait ce qu’il fallait pour le titre”
Après quelques années de break, le pilote dijonnais Philippe Gaillard renouait cette année à la compétition en participant avec ses coéquipiers David Hallyday et Mike Parisy au Championnat de France GT (GT Tour) au sein du Sébastien Loeb Racing Team et au volant d’une Audi R8. Un retour aux affaires qui aurait dû s’avérer gagnant sans un incroyable scénario lors de la dernière étape au Castellet. Philippe revient pour DIJON-SPORTnews sur cette saison à rebondissements.
DIJON-SPORTnews : Comment s’est passé votre retour à la compétition après quelques années de break ?

Philippe Gaillard : C’était un retour sans réserve, je n’ai pas eu le temps de réfléchir à quoi que ce soit puisqu’il a fallu être opérationnel assez rapidement. Moi, être opérationnel parce que c’était un retour et puis il fallait m’adapter à une nouvelle voiture qui avait un aérodynamisme vraiment dominant auquel j’ai dû m’habituer rapidement. Par contre j’avais vraiment tout en mains pour revenir car on avait une voiture qui était parfaitement réglée par l’équipe Technique du Sébastien Loeb Racing. J’avais aussi des coéquipiers affûtés avec David Hallyday qui roulait depuis 7 ans sur Audi R8 et Mike Parisy, pilote professionnel qui connaissait aussi parfaitement l’auto.

Comment s’est passé votre entente avec ses deux coéquipiers au sein du Sébastien Loeb Racing Team?
On était un équipage. Avec David Hallyday, on avait jamais roulé ensemble. On a pu se découvrir. Trois ce n’est pas deux non plus. Autant avec Mike, quand on a été champion en 2009, on se connaissait, on savait comment on pouvait réagir l’un et l’autre. Là il y avait une troisième personne et pas des moindres, David Hallyday qui connait parfaitement la R8. On a passé des moments sportivement compliqués et aussi de très bons moments Quelques soient ces moments, on s’est très bien entendu au niveau de l’équipage.

Un mot sur la voiture que vous découvriez
Une voiture très performante car les ingénieurs de chez Sébatien Loeb Racing Team savent la régler. Quand on monte dedans il n’y a pas de gros défaut à corriger sur le réglage de la voiture, en tant que pilote . Elle est particulière parce que technologiquement c’est forcément une voiture avancée. C’est un vrai plaisir de la conduire même s’il faut un temps d’adaptation à l’aérodynamisme et aux freins.

Revenons maintenant sur votre saison de GT
Cela a été crescendo et en même temps on a jamais lâché notre objectif initial qui était d’aller chercher un titre. Même quand on s’est retrouvé éloigné, voire très éloigné des points, au grand désespoir qu’on pouvait avoir puisque l’objectif était de marquer un maximum de points à chaque course, on est resté dedans. Quand on ne marquait pas le nombre de points espéré, on s’éloignait de l’objectif. Puis petit à petit on s’est aperçu que les ennuis pouvaient aussi toucher nos adversaires et qu’on n’était pas les seuls à pouvoir en avoir. Avec le temps on a augmenté notre niveau de performances au niveau de l’équipe et on s’est rapproché de la tête avec des victoires dont la première au Val de Vienne. Ensuite on a aussi gagné à Magny-Cours et au Paul Ricard, avec des pôles positions puisque qu’on s’est retrouvé meilleurs performeurs , c’est à dire le avec le plus de records en courses, de pôles positions et de victoires.

Vous avez abordé la dernière étape au Castellet avec encore la possibilité d’aller chercher le titre, vous terminez finalement 4ème au général notamment suite à un fait de course improbable; de l’amertume ? Des regrets ?
Des regrets et en même temps on a vraiment l’impression d’avoir fait ce qu’il fallait pour aller chercher ce titre. C’est vrai que quand on est arrivé au Paul Ricard, on pouvait ne pas apparaître comme favoris pour aller décrocher ce titre, puisqu’il y avait l’équipage leader qui avait une victoire d’avance, donc ça pouvait paraître compliqué. Mais nous, on a été performants en terme de vitesse et en course sur ce meeting là. Les équipages qui étaient à la lutte avec nous pour le titre se sont eux, retrouvés plutôt dans des seconds rôles. Donc on s’est retrouvé encore plus motivé parce que c’était une possibilité dès le samedi de recoller au premier puis éventuellement d’aller chercher le titre le dimanche.

Cela n’a pas été le cas pour des raisons qui ont été difficiles pour moi bien sûr sportivement. Même si tout ne repose pas sur l’autre équipage, on s’est retrouvé sur un abandon le samedi avec David qui se fait percuter par l’autre voiture soeur du team Sébastien Loeb, alors que jusqu’à présent, sportivement je n’ai connu que l’inverse. Quand on a une deuxième voiture en course et que l’objectif principal du team est d’aller décrocher le titre, la voiture nettement moins bien classée au championnat ne fait qu’éventuellement protéger le leader mais en aucun cas ne va le chercher ou le déstabiliser ce qui a malheureusement été le cas. (Vidéo de l’accrochage )

Comment expliquez vous cet incident qui vous fait perdre toutes vos chances de titre ?
On a pas compris ce qui s’était passé et on ne l’avait surtout pas envisagé. On allait prendre les points d’une éventuelle victoire sur le samedi, ce qui nous permettait de recoller et de se retrouver en position de regagner le dimanche ou au moins de finir sur un podium ce qui nous permettait d’aller décrocher un titre de champion de France. Cela n’a pas été le cas puisque la course du samedi a été rayée de la carte. C’est compliqué. Par contre on a vraiment été satisfait le dimanche, puisqu’on a mené de bout en bout la course et que l’on gagne avec au moins 18 ou 20 secondes d’avance sur le deuxième.
L’explication est courte, il y a une histoire d’esprit d’équipe. Il faut croire qu’il n’était pas là, on a essayé d’avoir des explications du Team manager qui a moi ne m’ont pas donné satisfaction. Le fait de faire exprès ou non n’était pas le sujet, cela ne devait pas se passer et puis voilà mais globalement on a été content de conclure la saison comme cela. Une belle aventure qui se conclut un peu en queue de poisson mais une belle aventure quand même. Ce qui s’est passé s’est passé mais ce qu’on a vécu en équipage et avec le staff technique a été une belle aventure bien sûr.

Vous avez remis le pied à la compétition, on vous sent complètement dedans, des projets pour l’année à venir ?
Ou je discute avec mes coéquipiers de cette années et on va voir un petit peu comment les différents teams vont orienter leur championnat (rester en France tenter l’Europe). On attend un peu plus d’éléments car actuellement on en manque pour pouvoir décider. Novembre est propice aux réflexions mais pour cela il faut que nous, pilote ayons des cartes en mains et on ne les a pas toutes pour pouvoir commencer à évoquer des pistes.
A priori vous poursuivriez avec les mêmes coéquipiers ?
(Silence) … Déjà on se connait donc on a l’expérience ce qui est important donc oui pourquoi pas. Pour moi ce sera de toute façon en France et en GT. L’Europe demande plus de temps avec des partenaires qui doivent suivre et qui n’ont pas forcément la même motivation qu’en France. je suis de retour les deux pieds dans la course.
le classement final du GT Tour