Battu par le Havre, le CDB n'y arrive pas
Le Cercle Dijon Bourgogne s’est incliné ce samedi (29-31) face au Havre lors d’une rencontre pourtant largement à sa portée. Entre deux formations en recherche de points et toutes deux handicapées par des effectifs réduits, ce sont les Normandes qui ont le mieux géré. Trop hésitantes, les Dijonnaises n’ont pas su résoudre la prise en stricte de Martina Skolkova. Elles ont aussi déjoué dans les moments clef laissant le Havre “en vie”. Celui -ci ne s’est pas fait prier pour empocher trois points précieux que le CDB a vraiment laissé filer.
Dans sa situation, le CDB ne peut guère se permettre d’approximation. Sous peine de voir s’envoler ses espoirs d’encore bien figurer dans le championnat 2017-2018, il va lui falloir se montrer plus juste dans le jeu. Car hier soir le Havre, tout comme Toulon il y a 15 jours n’était pas forcément plus fort, il a juste mieux maîtrisé la “pression”.
Dijon rate le coche.
La rencontre débute avec quelques minutes de retard suite à un problème de protections articulaires non conformes chez plusieurs joueuses dijonnaises. Ayant évidemment bien étudié le jeu dijonnais, le coach havrais Roch Bedos propose d’entrée de jeu, une surveillance rapprochée sur Martina Skolkova, très en verve sur les débuts de match. De son côté Christophe Maréchal avait ciblé Doungou Camara comme le danger principal, ce qui n’empêche pas l’ex Parisienne de marquer le premier but. Skolkova gardée de très près Dijon peine à rentrer dans son match et le Havre prend d’entrée le score (1-3,2′). Camara bien contrôlée, c’est le tandem Serbo-Slovaque Stosic Rajnohova qui conduit le jeu normand et qui trouve en Sharon Dorson, imposante pivot, un point d’appui parfait dans la défense locale. Côté dijonnais , Léa Terzi tente bien de transmettre sa hargne à ses coéquipières en égalisant (6-6,8′). ” Quand Martina est prise en strict, on sent qu’on manque de sérénité. C’est évident. L’exemple flagrant c’est lorsque nous sommes à 6 contre 5 : Tant qu’on perdra les périodes où nous sommes en supériorité numérique, nous ne gagnerons pas. Au lieu d’enfoncer le clou, nous jouons petit bras, nous ne marquons pas et nous prenons des contres.” expliquait l’ailière dijonnaise dépitée après la rencontre.
A la faveur des rotations, l’attention sur la Slovaque du CDB se relâche un peu et le résultat est immédiat. Martina aligne trois réalisations et dans la foulée Dijon passe un 4-0 qui lui permet de repasser en tête à l’approche de la pause (13-11, 25′). L’avance passe même à +3 sur un pénalty de Rysankova (15-12, 27′). Dijon a alors clairement la possibilité de creuser l’écart avant la pause. Mais c’est tout le contraire qui se passe, approximations et hésitations rattrapent à vitesse grand V un CDB qui remet tout seul le Havre en scène. Témoin ce dernier 9 m transformé sur le gong par une Sharon Dorson opportuniste face à une défense locale beaucoup trop inattentive sur le coup. 16-16 à la pause et déjà beaucoup trop de gâchis côté Dijon.
Le Havre gère mieux
On connait l’importance des moments stratégiques que sont les retours de vestiaires. Et là encore c’est le Havre, qui reprenant de plus belle son individuelle sur Martina Skolkova, marque de son empreinte ce début de deuxième mi-temps avec un 5-1 parfaitement orchestré par Rajnohova, déclenchant la colère de Christophe Maréchal contraint de prendre immédiatement un temps mort (17-21, 37′). Dijon tente alors de s’accrocher, la défense monte d’un cran, le CDB récupère quelques ballons, Sarah Paulsen se montre enfin un peu plus, Rysnkova transforme sans sourciller les pénaltys obtenus par ses compères et Dijon reste à portée (22-24,45′). Les Normandes ne s’affolent cependant pas tandis que la tension est plus palpable côté dijonnais. Mavoungou se rappelle au souvenir du palais en transformant elle -aussi moult pénaltys, Rajnohova est toujours impeccable à la direction du jeu havrais et comme Dijon reste très fébrile et rend des ballons naïvement y compris en situation de supériorité, les coéquipières de Doungou Camara, qui retrouve petit à petit de l’influence, abordent les 7 dernières minutes avec un matelas intéressant (24-28, 53′).
Dijon ne veut cependant pas rendre les armes ainsi. A l’énergie, Lathoud arrache encore un ballon en défense, Ben Slama, visiblement diminuée physiquement dans sa cage réalise deux arrêts importants, Terzi et Paulsen, encouragées par Audrey Deroin et Déborah Kpodar, ne tenant plus en place sur leurs sièges, ramènent le CDB à une longueur avec détermination et redonnent espoir au palais (28-29, 57′). Les Dijonnaises peuvent encore y croire, mais Camara mystifie Sylla sur un un contre un d’école. Mavoungou intercepte une énième hésitation locale et s’en va crucifier Ben Slama (28-31, 59′). Dijon n’aura pas fait ce qu’il fallait pour empocher une première victoire cette saison et ce sont bien les Normandes qui exultent au milieu de terrain au coup de sifflet final.
La réaction de Léa Terzi : “Ce Match, quelque soit le contexte nous aurions dû le gagner. Pour d’autres raisons que nous , Le Havre aussi présente une équipe avec un petit effectif. Donc nous aurions dû prendre ces 3 points à la maison. J’essaie d ‘expliquer la défaite par le fait que nous avons des filles qui découvrent la LFH cette année et qui ont beaucoup de temps de jeu de par les blessures et les non-qualifications. Nous sommes dans une spirale négative. Nous espérions vraiment changer la donne ce soir. Nous avons hâte que les non qualifiées le soient, que nos blessées nous retrouvent mais nous devons apprendre à gagner sans elles pour l’instant ! Bourg de péage est le prochain match : il sera déjà décisif pour la suite de la saison”