Jeep Elite (J3): On Nanterre pas la JDA comme ça!

© Nicolas GOISQUE/NikoPhot
Alors qu’elle a été malmenée pendant toute la rencontre (exception faite de 5 minutes dans le deuxième quart temps) et qu’elle aurait pu craquer, la JDA a fait preuve d’un cœur énorme pour faire face et finalement l’emporter en fin de rencontre. Dans un véritable match de basket où se sont mêlés tensions, chassés croisés et un final brûlant, cette victoire est une première belle performance des hommes de Legname. Retour sur une soirée comme le Palais les aime.

La JDA bousculée dès le début, devant à la pause, puis derrière à 10 minutes de la fin aura eu besoin d’un dernier quart tendu pour s’imposer
2 minutes, et puis c’est tout. 2 minutes, c’est le temps durant lequel la JDA fait à peu près jeu égal avec Nanterre. 2 un chiffre qui revient encore quand il s’agit d’évoquer le score de la JDA après plus de 5 minutes de jeu! Le panier d’Ulmer, le seul inscrit jusque là fait désordre. En face, Butterfield, Cordinier ou Ndoye en profitent pour mettre les leurs devant (11-2). Le temps mort de Legname fait du bien. Tout comme les entrant. Chassang, Loum, Sulaimon, bien aidés par Leloup et Holston à la passe permettent à leur équipe de sortir de leur léthargie. A la fin du premier quart-temps, la JDA n’est qu’à un tout petit point (17-18). La grosse ombre au tableau, Young et surtout Julien en dedans (respectivement -1 et -5 d’évaluation). En s’appuyant sur son banc, un Leloup toujours très inspiré et un Holston en fabuleux chef d’orchestre, les Dijonnais vont passer devant dans le deuxième et créer un premier écart à 2 minutes de la fin sur un lancer-franc de Solomon (40-27). Alors que l’on peut penser la Jeanne définitivement lancée, plusieurs erreurs sur la fin de ce quart temps ajoutées au talent d’Oliver et Chery vont permettre à Nanterre de revenir à 4 tous petits points à 20 secondes de la fin…Le génial lutin, David Holston, 2 mètres derrières la ligne à 3 points, sur un tir dont il a le secret redonnera tout juste un peu d’oxygène au buzzer (44-37 à la mi-temps). Face à un adversaire comme Nanterre, cet écart va vite fondre. Sous l’impulsion de ses cadres dont Cordinier, les franciliens vont faire très mal dans le 3ème quart temps et infliger un 23-14 aux Dijonnais pour ainsi repasser devant à 10 minutes du terme (58-60). Tout est clairement à refaire et la dynamique a objectivement changé de camp. Le doute s’installe et ce ne sont pas les 2 points de Moore dès le début de l’ultime acte qui allaient le dissiper. Mais la JDA n’a pas l’intention de lâcher. Les 3 points de Sulaimon font lever le Palais et permettent de tout de suite recoller. Un mano à mano débute. Chaque action est stressante et les gros shooters se mettent en action. Oliver côté Nanterrien, Holston et Julien côté Dijonnais. Le capitaine enfin en action apporte. Et que dire de Chassang qui est aux rebonds, aux contres et au scoring? Dans un Palais au bord de la rupture, c’est l’égalité parfaite à 2’40 de la fin! (73-73). Le moment choisi pour Julien de planter un 3 points qui fait exploser la salle! 76-73! Puis 78-73 sur un nouveau tir de Julien. La défense dijonnaise et 4 points supplémentaires de Chassang plieront la partie (82-75 à 40” de la fin). Le Palais debout, assistera à une gestion sereine de la fin de rencontre réussissant le minimum aux lancer-francs. 84-80, oui la JDA l’a fait!

Le banc et les frenchies ont fait basculer le match
Nanterre s’est présenté avec une très belle équipe. Les actions de Cordinier (19 points), Ndoye (17 points) ou Olivier (14 points) ont très souvent autant bluffé que déconcerté les supporters dijonnais. Si Holston (MVP) avec ses 16 points et 11 passes décisives est encore une fois sorti du lot, la différence est venu du banc: avec 39 points soit plus de 46% des points dijonnais, le banc de Legname a surclassé celui de Donnadieu qui n’en a inscrit que 16 soit 20% des points nanterriens. Sulaimon et Leloup avec 11 points chacun n’ont pas explosé le scoring, mais ils ont apporté énormément et ont notamment été excellents défensivement. Sur plusieurs actions, Chery, par exemple, n’a pu prendre son shoot à 3 points, bien gêné par ces deux-là. Chassang, très mobile et actif des deux côtés du terrain aura livré un énorme match. Ses 13 points dont un joli 6/7 à 2 points et un 3 points qui n’était pas sans rappeler celui inscrit au Colisée l’an passé prennent encore plus de relief au regard de ses 8 rebonds. Il termine avec la deuxième meilleure évaluation de l’équipe (21). Axel Julien aura finalement été précieux également (voir plus bas). Autre angle de vue: au total, les français ont inscrit près de la moitié des points dijonnais! Mais cette performance met malheureusement en évidence les manques de plusieurs titulaires US. Ulmer qui semblait parfois perdu sur le terrain (5 points / 2 d’évaluation), Solomon pas assez mobile (6 points / 5 d’évaluation) et Young peu adroit (6 points / 6 d’évaluation) sont passés à côté. A noter enfin une JDA très adroite à 3 points (53% contre 37% pour Nanterre); l’autre explication à la performance dijonnaise.

Axel Julien où comment passer de -2 à 10 d’évaluation en un quart temps
Pourquoi Axel Julien est-il la capitaine de cet équipe? En tant que capitaine, l’esprit d’équipe, la lucidité, l’envie, le leadership sont des qualités essentielles en plus du talent. Des qualités dont dispose Axel Julien et il l’a encore prouvé vendredi soir. A côté de ses baskets dès le début, il en a conscience et ne s’énerve pas au moment de regagner le banc. Frustré, il encourage néanmoins ses coéquipiers. Conscient également d’un manque de lucidité à la passe et de justesse au tir, il va doucement remonter la pente en jouant plus simple pour ses coéquipiers et en prenant des shoots plus ouverts. A 1 sur 6 à la fin du 3ème quart temps pour 2 points, il va terminer avec 12 points à la fin du match avec un 5 sur 11 dont un 3 points décisif dont il fallait avoir le courage de prendre. Finir avec de telles stats après avoir bu le bouillon pendant 30 minutes est à souligner. Le caractère et l’état d’esprit d’Axel Julien en font un joueur à part. Un joueur qui ne lâche rien, jamais.
Ce 3ème succès en 3 rencontres est probablement le plus abouti jusque là. Face à une équipe d’un gros niveau, la Jeanne a su se révolter quand il le fallait et hausser son niveau de jeu, en défense mais aussi en attaque avec 21 passes décisives. Si regarder le classement après 3 journées n’a pas encore beaucoup de sens, il faut déjà apprécier que la JDA a peut-être déjà fait 25% du chemin dans l’optique du maintien, 1er objectif du club dans une saison où il y aura 3 descentes (considérant que le maintien sera acquis avec 12 victoires).
